« Un niveau d’endettement sans précédent et des taux d’intérêt élevés ont placé de nombreux pays sur la voie de la crise »
– a déclaré Indermit Gill, économiste en chef et premier vice-président du Groupe de la Banque mondiale.
Durant la pandémie de COVID-19, de nombreux gouvernements ont vu leurs ressources s’effondrer, alors que l’activité économique et les recettes fiscales chutaient, ce qui les a forcés à emprunter de l’argent sur les marchés internationaux. Ces dernières années, une hausse considérable des taux d’intérêt a rendu ces prêts plus difficiles à rembourser. En 2022, les 75 pays à revenu le plus faible au monde ont payé un montant ahurissant de 23,6 milliards de dollars en versements d’intérêts uniquement. Cela représente environ cinq fois le budget d’aide total du Canada !
Avec de tels montants de dettes et de versements d’intérêts, de nombreux pays à faible revenu ont encore moins de ressources financières disponibles à dépenser en besoins essentiels pour leurs populations, comme la santé et l’éducation, ou à investir dans des mesures d’adaptation au changement climatique plus que nécessaires.
C’est pourquoi la communauté internationale se démène pour trouver des sources de financement supplémentaires pour les pays à faible revenu. De nombreux pays à revenu élevé ont déjà réacheminé des dizaines de milliards de dollars en droits de tirage spéciaux, un type de monnaie internationale dont les nations à revenu élevé, bien pourvues en monnaie internationale, n’ont pas besoin.
L’Association internationale de développement (IDA) est un fonds spécial de la Banque mondiale qui fournit un financement concessionnel (avec peu ou pas d’intérêt) aux pays à faible revenu. L’IDA compte sur les contributions de donateurs.rices, comme le Canada, pour son financement, qu’elle est ensuite en mesure d’augmenter en investissant sur les marchés financiers. Ce modèle de financement novateur a fait de l’IDA la plus grande source de financement concessionnel pour les pays à faible revenu au monde. Résultats Canada veille à ce que l’IDA continue de recevoir le soutien de donateurs.rices, mais également à ce que les fonds soient utilisés dans des domaines importants et sous-financés, tels que la santé, la nutrition, l’éducation et la couverture sociale.
Résultats Canada défend depuis longtemps le recours au microfinancement comme outil de réduction de la pauvreté. Les programmes de microfinancement fournissent de petits prêts aux entrepreneurs.ses qui souhaitent lancer une petite entreprise, mais qui n’ont pas accès aux prêts de démarrage des sources traditionnelles en raison de leur très faible revenu. Les prêts s’accompagnent souvent d’une formation et/ou d’un accompagnement, parfois en groupe.
Les programmes de graduation constituent une approche plus élaborée que les programmes de microfinancement. En plus de fournir un financement sous la forme de prêts ou de subventions, ils offrent un soutien à la consommation limité dans le temps (c.-à-d. de l’argent liquide pour les besoins ménagers essentiels) – souvent dans le cadre d’un programme d’aide sociale – , ainsi qu’un accompagnement et une formation technique. Cela permet aux familles de devenir autosuffisantes et de sortir graduellement de l’extrême pauvreté. La formule graduation a été rigoureusement testée sur trois continents
et a donné des résultats positifs soutenus au fil du temps. Le Centre de recherches pour le développement international, une organisation partenaire d'Affaires mondiales Canada, reconnaît que la formule graduation « s'avère être un moyen rentable pour les gouvernements d'atteindre les personnes qui n'ont pas encore bénéficié des efforts de réduction de la pauvreté. »
On estime que interventions d'inclusion économique bénéficient actuellement à plus de 90 millions de personnes, dont la moitié vit en situation d’extrême pauvreté.