L’accès à une éducation de qualité, sécuritaire et inclusive représente un droit fondamental et constitue un élément clé pour mettre fin à l’extrême pauvreté. L’éducation joue un rôle de premier plan dans le développement de compétences, l’amélioration de la santé (notamment en matière de nutrition et de vaccination), la promotion de l’égalité des genres ainsi que le développement économique, la paix et la stabilité.
Le fait d’investir dans une éducation de qualité est essentiel afin de développer le capital humain nécessaire pour mettre fin à l’extrême pauvreté. Selon la Banque mondiale, « au niveau individuel, l’éducation contribue à l’employabilité, l’augmentation des revenus, la santé et la réduction de la pauvreté. De manière générale, on observe une hausse de 9 % des revenus (par heure) pour chaque année supplémentaire de scolarisation. Au niveau de la société, cela contribue à long terme à la croissance économique, à l’innovation, au renforcement des institutions et à la cohésion sociale. »
L’objectif de développement durable (ODD) 4 vise à « assurer une éducation inclusive, équitable et de qualité de même qu’à promouvoir des perspectives d’apprentissage pour toutes et tous » d’ici 2030. Bien qu’il y ait eu des progrès importants en éducation, plus de 250 millions d'enfants et de jeunes ne vont toujours pas à l'école. Pour aggraver le problème, beaucoup des enfants qui vont à l'école n'acquièrent pas les connaissances et les compétences dont ils ont besoin pour réussircomme les compétences de base pour lire, écrire et faire des calculs élémentaires. La Banque mondiale estime que 70 % des enfants de 10 ans dans les pays à revenu moyen et faible ne savent pas lire de manière satisfaisante.
Les écoles offrent un espace sécuritaire permettant aux enfants de s’épanouir tout en apprenant des compétences essentielles comme la lecture, l’écriture et les mathématiques ainsi que des compétences sociales et affectives..
Malgré les avancées réalisées en éducation dans les dernières décennies, les Nations Unies soulignent la piètre qualité de l’éducation et parlent de crise mondiale. Selon l’UNESCO, plus de 617 millions d’enfants et d’adolescent.e.s au primaire et au secondaire n’ont pas le niveau minimum requis en mathématiques et en lecture. On estime que 89% des élèves en Afrique subsaharienne n’auront pas un niveau de lecture satisfaisant d’ici la fin de leur scolarité primaire et secondaire (premier cycle).
Selon les données recueillies par l’UNESCO, il y aurait trois causes qui expliqueraient cette situation alarmante : le manque d’accès à des écoles permettant d’acquérir des compétences de base, le faible taux de rétention des élèves avec un fort taux de décrochage et un enseignement de mauvaise qualité contribuant à ce que des millions d’enfants ne savent pas lire, écrire et calculer. Cette la crise de l’apprentissage mine les perspectives des jeunes et des jeunes adultes une fois leur scolarité terminée. La pauvreté des apprentissages se traduit par une réduction de la qualité de la main-d’œuvre et des compétences, ce qui menace à son tour le développement économique de plusieurs pays.
Un des principaux obstacles à l’atteinte de l'ODD 4 et à l’accès à une éducation de qualité est la persistance des inégalités basées sur le genre, sans oublier l’accès limité en situation de conflit ou de catastrophe naturelle.
À l’échelle mondiale, les filles font face à de nombreux obstacles pour accéder à une éducation, tels que la distance pour se rendre à l’école, les normes et pratiques culturelles, les violences basées sur le genre et le mariage précoce ou forcé. On estime que 130 millions de filles dans le monde sont toujours privées de leur droit à une éducation de qualité. Cette situation est exacerbée par les conflits et l'instabilité dans le monde, comme le régime des talibans en Afghanistan, qui empêche les femmes de fréquenter l'école secondaire . Le fait d’investir dans l’éducation des filles permet de réduire la pauvreté, d’accroître la croissance économique et de favoriser le développement durable. Lorsque les filles vont à l’école, leurs revenus augmentent, de manière importante, le revenu national connaît une hausse, le mariage précoce décline, la mortalité maternelle et infantile chute et le nombre d’enfants souffrant d’un retard de croissance diminue.
En situation d’urgence humanitaire, les enfants et les jeunes qui ne vont pas à l’école courent un plus grande risque de violence, d’exploitation sexuelle, de travail forcé et de déplacement permanent. Dans ce contexte, l’éducation est d’autant plus prioritaire et urgente, car elle permet de fournir des espaces sécuritaires et une protection sociale pour les enfants, en plus de renforcer la résilience, l’inclusion et la tolérance et de contribuer aux processus de reconstruction ou de consolidation de la paix. On estime à 222 millions le nombre d'enfants vivant dans des contextes de crise qui ont besoin d'un soutien éducatif. Avec la multiplication des crises et des conflits dans le monde, ces chiffres devraient augmenter, surtout si l'on considère tous les enfants de Palestine qui ont été déplacé.e.s. L'éducation étant un levier et un catalyseur essentiels pour tous les résultats du développement, nous devons veiller à ce que tous les enfants aient accès à une éducation de qualité, quels que soient leur lieu de résidence et leur identité.
Le Canada soutient depuis longtemps l’éducation à l’échelle mondiale et a fait preuve de leadership à de nombreuses occasions afin de protéger le droit à une éducation de qualité pour les filles, les personnes réfugiées et les enfants à risque autour du monde. Ce leadership est incarné dans la Politique d’aide internationale féministe du Canada (PAIF), qui fait la promotion d’un accès équitable à l’éducation pour les femmes et les filles dans les pays à faible et à moyen revenu. Le Canada reconnaît qu’il s’agit d’un des moyens les plus efficaces pour mettre fin à l’extrême pauvreté.
Le Canada est un membre fondateur du Partenariat mondial pour L'éducation (GPE) et d'Education Cannot Wait (ECW). Le GPE et l’ECW sont de grandes organisations multilatérales qui œuvrent pour assurer l’accès à une éducation de qualité pour tous les enfants et les jeunes, incluant des pays en situation d’urgence. Le gouvernement a investi des millions de dollars dans les deux organisations en raison de leur impact démontré et tangible, de la portée de leurs actions et de leur approche novatrice en matière de partenariats avec les gouvernements. Le Canada a aussi revendiqué davantage d’investissement en éducation à l’échelle mondiale au Sommet du G7 à Charlevoix et a joué un rôle de premier plan en matière de politique internationale pour l’éducation des personnes réfugiées et déplacées de force par l’entremise de la 2021 campagne Ensemble pour l’apprentissage et la création du Conseil pour l'éducation des réfugiés (CER).
En 2018, le Canada a fait de grands pas durant sa présidence du G7 à Charlevoix, au Québec, en faisant de l’éducation des femmes et des filles une priorité.
La Déclaration de charlevoix a été adoptée par l’ensemble des dirigeant.e.s et plus de 3,8 milliards de dollars canadiens ont été investis afin d’améliorer l’accès à une éducation de qualité pour les femmes et les filles à travers le monde, particulièrement dans les pays en situation de conflit.
En s’appuyant sur la Déclaration de Charlevoix, le premier ministre Justin Trudeau a appelé le Canada à « mener une campagne internationale pour veiller à ce que tous les enfants réfugiés ou déplacés puissent obtenir l’éducation dont ils ont besoin et qu’ils méritent » dans la lettre de mandat de la ministre du Développement international, Karina Gould, en 2019.
La ministre Gould a lancé la campagne « Ensemble pour l’apprentissage » le 8 février 2021. Cette campagne vise à promouvoir une éducation de qualité pour les enfants et les adolescent.e.s réfugié.e.s, déplacé.e.s de force et vivant dans des communautés d’accueil à travers le monde.
La campagne "Ensemble pour apprendre" a conduit à la création du Conseil de l'éducation des réfugié.e.s, qui est un organe composé de jeunes défenseurs.euses de l'éducation ayant une expérience vécue dans le monde entier et qui travaillent avec les décideurs politiques canadiens, les organisations de la société civile et le ministre du développement international pour faire progresser la crise mondiale des déplacements.
Résultats Canada collabore avec des membres de la société civile, des organismes à but non lucratif, des spécialistes en politiques, des personnes ayant des expériences vécues, des enseignant.e.s et des étudiant.e.s afin de parler d’une voix unifiée et maximiser l’impact de ses actions pour une éducation de qualité. Résultats Canada a joué un rôle de leadership dans plusieurs campagnes de plaidoyer pour l’éducation à l’échelle mondiale, dont la campagne en cours pour des investissements destinés au Partenariat mondial pour l’éducation (GPE). Depuis 2002, l’investissement du Canada au GPE a permis à 160 millions d’enfants d’aller à l’école.
Résultats Canada a aussi joué un rôle clé dans le travail de plaidoyer entourant le Sommet du G7 à Charlevoix. En mobilisant les parlementaires, en publiant des lettres ouvertes aux journaux et en ayant recours aux médias sociaux, notre communauté a entrepris plusieurs actions concrètes ayant contribué à l’adoption de la Déclaration de Charlevoix – qui a, à son tour, mené à un investissement de 3,8 milliards de dollars canadiens des dirigeants mondiaux. Apprenez-en davantage en lisant le moment préféré de plaidoyer de la directrice générale de Résultats Canada, Chris Dendys, peu de temps avant la Sommet du G7 en 2018.
Résultats Canada est membre du Groupe de travail sur la politique canadienne en matière d’éducation internationale (CIEPWG), une coalition d’organismes œuvrant dans les domaines du développement international, de l’aide humanitaire et du plaidoyer afin d’appuyer des programmes et des politiques en faveur d’un meilleur accès à une éducation sûre, inclusive et de qualité pour tous les enfants et les jeunes. Nous collaborons aussi étroitement avec le Réseau parlementaire international pour l’éducation (IPNED) pour mobiliser les parlementaires de partout dans le monde afin d’insuffler la volonté politique nécessaire à une éducation de qualité pour toutes et tous.