Le sommet pour un nouveau pacte financier mondial s’est achevé à Paris la semaine dernière avec l’engagement de plus de 100 dirigeant.e.s mondiaux.ales en faveur de divers plans visant à générer davantage de fonds pour atteindre les objectifs de développement durable d’ici à 2030 et contrer les menaces climatiques. Le résultat ? Beaucoup de discussions sur le fait qu’il est impératif d’agir, mais peu d’annonces concrètes.
Depuis mai, dans le cadre de la campagne #ChangerLaDonne2030les bénévoles et les allié.e.s de Résultats Canada plaident pour que le Canada se fasse le champion de réformes ambitieuses des institutions mondiales de financement du développement comme la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI). Voici un aperçu des avancées et des reculs concernant nos deux principales demandes :
la demande
Demande : Le Canada doit réaffecter 40 % de ses droits de tirage spéciaux (DTS) – un actif spécial émis par le FMI, principalement au profit de pays riches qui n’en ont pas besoin. Ces fonds devraient être acheminés aux pays à revenu faible ou intermédiaire d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes, afin de renforcer leur système de santé, de lutter contre la pauvreté et de mieux se préparer aux futures pandémies et autres situations d’urgence.
le bon
Les dirigeant.e.s présent.e.s au sommet ont recommandé la création d’un système de suivi de la réaffectation des DTS afin de contrôler les progrès accomplis dans la réalisation de l’objectif de 20 % de réaffectation des DTS aux pays vulnérables d’ici à la prochaine réunion des ministres des Finances du G20 en juillet — dont le Canada fait partie. Si le Canada a réaffecté jusqu’à 40 % de ses DTS, 56 % d’entre eux ont été prêtés à l’Ukraine, et seulement 18 % sont allés à l’Afrique, à l’Asie, à l’Amérique latine et aux Caraïbes. Ce chiffre est bien inférieur aux engagements pris par la majorité des pays riches.
les mauvais points
De la directrice générale du FMI, Kristaline Georgieva les remarques finales lors du sommet, ont indiqué que l’objectif de réacheminer 100 milliards de dollars américains en DTS avait été atteint. Toutefois, ce qui n’a pas été dit, c’est que cela inclut également une promesse théorique de 21 milliards de dollars américains de la part de l’administration américaine, qui n’est pas soutenue par le Congrès et qui n’a toujours pas été concrétisée après quasiment deux ans. De plus, le Canada n’a pas annoncé qu’il s’engageait à réaffecter des DTS supplémentaires à des pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes.
la demande
Que le Canada défende l’inclusion de clauses de suspension de la dette en cas de catastrophe naturelle ou de pandémie dans tous les nouveaux prêts accordés aux pays à revenu faible ou intermédiaire. Cela permettra aux pays confrontés à une pandémie ou à une catastrophe climatique de reporter le remboursement de leur dette jusqu’à ce qu’ils aient eu le temps de faire face à la situation d’urgence.
le bon
Le Royaume-Uni, la France, les États-Unis, l’Espagne, la Barbade, le Groupe de la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement ont lancé un appel à l’action aux créanciers bilatéraux, multilatéraux et du secteur privé pour qu’ils proposent des clauses relatives à la dette en cas de catastrophe naturelle d’ici à la fin de 2025. Certains se sont engagés à proposer ces clauses d’ici à la conférence de l’Organisation des Nations Unies sur les changements climatiques de novembre prochain, communément appelée COP28.
les mauvais points
Bien que certaines institutions aient choisi d’inclure les pandémies dans leur définition des catastrophes naturelles dans leurs clauses relatives à la dette, le sommet ne l’a pas fait dans l’appel à l’action pour la suspension de la dette.
Dans l’ensemble, le sommet a montré qu’il reste encore beaucoup à faire pour que le Canada et le monde entier se fassent les champions de réformes audacieuses du système financier mondial afin de réduire la dette, d’inverser les inégalités et de veiller à ce que davantage de fonds soient disponibles pour être investis dans la santé, l’éducation et la lutte contre la pauvreté dans les pays les plus touchés par les crises. Résultats Canada continuera à suivre cette évolution et à pousser le Canada à s’améliorer et à en faire davantage pour #ChangerLaDonne lors des prochaines occasions clés sur la scène mondiale.