Pour vivre dans un monde sans pauvreté, nous devons faire preuve d’ambition en matière de santé mondiale, car la pauvreté est à la fois une cause et une conséquence de mauvaises conditions de santé. La pauvreté contribue au manque d’accès aux services de santé et services sociaux, à une alimentation saine, à de l’eau potable ainsi qu’à des installations sanitaires adéquates. Les problèmes de santé qui affectent des millions de personnes trouvent leur source dans les injustices politiques, sociales et économiques. C’est la raison pour laquelle nous nous attaquons autant aux causes qu’aux symptômes.
La pauvreté a un impact négatif sur la santé. Les maladies infectieuses touchent de manière disproportionnée les populations des pays à faible revenu. La tuberculose, le sida et les maladies diarrhéiques sont quelques-unes des principales causes de mortalité dans ces régions, alors qu’elles peuvent être prévenues ou traitées rapidement dans les pays riches.
La pandémie de COVID-19 a mis en lumière ces disparités. Alors que des pays riches comme le Canada ont rapidement pu se procurer et distribuer des vaccins, les pays à faible revenu continuent d’avoir un accès limité aux outils de lutte contre la pandémie.
Avoir une bonne santé est un droit qui devrait être accessible à toutes et à tous. C’est pourquoi nous concentrons nos efforts de plaidoyer sur des enjeux qui risquent d’être moins priorisés ou qui sont les plus susceptibles de réduire la pauvreté et d’améliorer les conditions de santé. La COVID-19, les conflits et les changements climatiques menacent les progrès réalisés en matière de santé en vue d’atteindre les Objectifs de développement durable des Nations Unies (les ODD). Aujourd’hui, notre travail de plaidoyer est important plus que jamais.
Dans tous nos champs d’action, nous œuvrons à ne plus concevoir les systèmes de santé comme étant définis strictement par les instances gouvernementales, mais plutôt comme des systèmes conçus par et pour le peuple. Nous incitons les gouvernements à tous les paliers à adopter une approche pangouvernementale en intégrant la santé dans l’ensemble des politiques et en privilégiant des interventions équitables et inclusives.
La tuberculose (TB) est la maladie infectieuse la plus mortelle au monde ; en 2022 seulement, elle a coûté la vie à environ 1,3 million de personnes. La tuberculose est une maladie infectieuse transmise par voie aérienne et causée par une bactérie qui affecte principalement les poumons. La tuberculose est une maladie qui dépend largement de l’environnement et du contexte social et elle affecte donc de manière disproportionnée les personnes en situation de pauvreté. Le fait que la tuberculose existe encore aujourd’hui démontre bien à quel point les inégalités en matière de santé perdurent à l’échelle mondiale. Même au Canada, la TB est une source de préoccupation chez certains groupes souvent marginalisés, notamment les communautés autochtones et de nouveaux.elles arrivant.e.s.
Les progrès visant à éradiquer la TB ont été fortement compromis par la COVID-19 alors que les budgets nationaux, les travailleurs.euses de la santé et les ressources ont été réaffectées pour répondre à la pandémie. Pour la première fois en 2020 depuis une décennie, le nombre de décès causés par la tuberculose a alors augmenté. Si une importante reprise mondiale de la lutte contre la TB a été signalée en 2022, nous sommes encore loin d’atteindre les objectifs mondiaux d’élimination de cette maladie ancestrale.
Récemment, moins de la moitié des besoins financiers pour lutter contre la TB ont été satisfaits. L’insuffisance du financement pour la recherche et le développement sur la TB, ainsi que des options de traitement et de diagnostic dépassées, ont entravé nos chances d’atteindre la cible mondiale visant à éliminer la TB d’ici 2030. Cela a aussi contribué à une hausse de la TB pharmacorésistante – un enjeu important qui menace des décennies de progrès. Non seulement cette résistance aux traitements sous-entend des traitements plus longs et plus dangereux, mais la tuberculose résistante aux traitements représente aussi un tiers des décès à l’échelle mondiale liés à la résistance aux antimicrobiens.
Plus que jamais, les personnes atteintes de TB ont besoin de solutions. Pour mettre fin à la propagation de la maladie, éviter une hausse de TB pharmacorésistante, prévenir des décès évitables et se préparer aux menaces posées par de futures maladies infectieuses, les personnes atteintes de TB doivent pouvoir recevoir un diagnostic, un traitement et des soins, peu importe l’endroit où elles vivent.
Depuis 2000, la mortalité infantile a baissé de 59 %, principalement en raison des interventions vitales comme la vaccination et des mesures qui favorisant une saine alimentation. Cependant, la pandémie de COVID-19 a renversé des années de progrès en raison de la hausse de la pression sur les systèmes de soins de santé et sur les travailleurs.euses qui les soutiennent. Malgré des efforts de rétablissement, 20,5 millions d’enfants n’ont pas reçu les vaccins infantiles de base en 2022 et plus de 14 millions n’ont pas reçu de vaccins du tout. Par ailleurs, près de la moitié de la mortalité infantile peut être attribué à une mauvaise alimentation.
Bien que les avancées scientifiques nous permettent de comprendre mieux que jamais comment mettre fin aux décès évitables d’enfants, un ensemble de facteurs maintient ces innovations hors de portée des personnes qui en ont le plus besoin. Les conflits et les situations d’urgence, l’accès limité à des soins de santé abordables et de qualité et le manque d’accès à une eau potable et à des services d’assainissement sont autant de facteurs qui contribuent à ce phénomène. Le monde fait également face à une crise de malnutrition sans précédent qui menace la santé infantile. L’année dernière, parmi les enfants de moins de cinq ans, on estime que 148,1 millions (22,3 %) souffraient d’un retard de croissance (trop petit.e.s pour leur âge) et que 45 millions (6,8 %) souffraient d’émaciation (poids insuffisant par rapport à leur taille). Le retard de croissance et l’émaciation peuvent avoir des conséquences physiques et cognitives irréversibles, qui limitent les capacités d’apprentissage et affaiblissent le système immunitaire.
Il est urgent d’élargir l’accès aux innovations qui peuvent sauver des vies et de protéger la santé des enfants et les avancées réalisées au cours des dernières décennies. Nous devons accroître les investissements en vaccination et en nutrition, créer des fondations solides pour la santé et le développement et contribuer à un cercle vertueux qui permet aux individus, aux communautés et aux pays de sortir de la pauvreté.
Alors que la lutte pour l’égalité des genres se poursuit, nous devons en faire beaucoup plus pour veiller à ce que les femmes et les filles aient accès aux services de santé dont elles ont besoin pour vivre dans la dignité. Toutes les deux minutes, une femme meurt de causes évitables liées à la grossesse et à l’accouchement. D’après des estimations récentes, l’Afrique subsaharienne seule totalise 70 % de l’ensemble des décès maternels, tandis que l’Asie centrale et méridionale en compte près de 17 %.
En outre, 270 millions de femmes en âge de procréer n’ont pas accès à la contraception et une femme sur trois subit des violences physiques ou sexuelles au cours de sa vie. Le manque d’accès à une méthode de contraception appropriée, la désinformation, l’inégalité de genre et la pauvreté peuvent restreindre le pouvoir de décision d’une femme d’avoir des enfants. Et les conséquences sont terribles. Près de la moitié de l’ensemble des grossesses ne sont pas désirées, soit 121 millions par an. 45% des avortements qui en résultent sont pratiqués à l’aide de méthodes risquées ou dans des conditions dangereuses, faisant de l’avortement non médicalisé l’une des principales causes de mortalité maternelle.
Le Canada a démontré son rôle de leadership en santé mondiale en tant que fondateur, partenaire et donateur à des initiatives comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, Gavi, The Vaccine Alliance, Mécanisme de financement mondial (GFF) pour des femmes, des enfants et des adolescents, l'Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (GPEI), et TB REACH.
Canada a aussi joué un rôle historique dans la mise sur pied d’initiatives mondiales pour protéger la santé des femmes et des enfants. Il a notamment dirigé l' l’initiative de Muskoka en 2010, une politique du G8 sur les investissements en matière de santé des mères, des nouveau-nés et des enfants. La contribution du Canada de 7,3 milliards $ CA a été faite dans le cadre du Sommet du G8 pour atteindre un total de 40 milliards $ CA.
Le Canada a annoncé une contribution historique au plan d’action Prospérer (Thrive Agenda), soit un montant de 1,4 milliard $ CA annuellement à partir de 2023, pour protéger la santé des femmes et des enfants ainsi que les droits reproductifs à travers le monde. Le Canada est un des quelques pays à avoir contribué à sa juste part en 2021 à l’Accélérateur ACT (Dispositif pour accélérer l'accès aux outils de lutte contre la COVID-19), un mécanisme collaboratif visant à accélérer le développement et la production de tests, de traitements et de vaccins contre la COVID-19, tout en favorisant un accès équitable.
L’engagement du Canada envers la santé mondiale se fonde sur les principes de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes et des filles, comme le stipule sa Politique d’aide internationale féministe. Celle-ci décrit la vision du Canada en matière d’aide internationale avec pour objectif d’éradiquer la pauvreté et de bâtir un monde pacifique, inclusif et prospère par la promotion de l’égalité des genres et de l’autonomisation des femmes et des filles. La politique reconnaît aussi la nature multidimensionnelle de la pauvreté et aborde différents champs d’action, tels que la dignité humaine, une croissance économique équitable, l’environnement et la lutte contre les changements climatiques, une gouvernance inclusive ainsi que la paix et la sécurité.
Depuis notre formation en 1986, Résultats Canada se bat pour l’équité en matière de santé. Et nous gagnons. Rien que ces dernières années, Résultats constate des avancées considérables.
Nos bénévoles ont travaillé fort en 2023 pour appeler le Canada à investir dans l’initiative TB REACH du Partenariat Halte à la tuberculose. Lors de la réunion de haut niveau sur la lutte contre la tuberculose des Nations Unies en septembre 2023, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé 25,5 millions de dollars sur deux ans pour l’initiative. Merci à toutes les personnes qui sont passées à l’action. Nous pouvons être fiers.ères de l’impact que ceci aura sur la lutte mondiale contre la TB !
Au printemps 2023, le Canada a entendu nos appels lui demandant de renouveler son engagement envers la sécurité sanitaire mondiale afin de prévenir et de réagir aux futures épidémies. Le Canada a annoncé l’octroi de 100 millions de dollars canadiens sur cinq ans à la Coalition pour les innovations en matière de préparation aux épidémies (CEPI), un partenariat mondial qui vise à réduire à seulement 100 jours le temps nécessaire au développement de vaccins contre les menaces de maladies.
En 2022, le Canada a augmenté de 30 % son investissement au Fonds mondial pour lutter contre le SIDA, la tuberculose et la malaria, le faisant passer de 930,4 millions de dollars à 1,21 milliard de dollars. Il s’agit du plus gros investissement jamais consenti par le Canada dans une institution internationale de financement en santé. Pour y parvenir, les bénévoles de Résultats ont envoyé un nombre incalculable de courriers aux député.e.s ; des centaines d’articles ont été publiés et des réunions à fort impact ont été organisées avec des décideurs.euses des gouvernements et dans des communautés partout au Canada.
Depuis le début de la pandémie, les bénévoles de Résultats Canada ont appelé le Canada à remplir son rôle pour #CovidNullePart en investissant dans l’Accélérateur d’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (ACT-A) pour aider les pays à revenu faible et intermédiaire à fournir les outils nécessaires à la lutte contre la pandémie. En 2022, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé un investissement de 732 millions de dollars dans l’ACT-A, faisant du Canada un champion qui verse sa juste part une nouvelle fois.
Début 2021, nous avons commencé à demander au Canada d’investir dans le Mécanisme de financement mondial pour les femmes, les enfants et les adolescent.e.s (GFF) pour « Mettre fin à cet écart fatal » (#StopTheDeadlyDivide). En mai 2021, le Canada a annoncé un investissement initial de 100 millions de dollars canadiens dans le GFF pour protéger la santé des femmes, des enfants et des adolescent.e.s. En décembre de la même année, le Canada a annoncé une autre contribution financière de 195 millions de dollars pour 11 projets dans le domaine de la nutrition qui seront mis en œuvre par des partenaires au Canada et dans le monde. Il a également investi un montant supplémentaire de 50 millions de dollars pour le Mécanisme de financement mondial (GFF), qui soutient les services de santé essentiels liés à la COVID-19.
En mai 2020, après un important travail de plaidoyer mené par les bénévoles de Résultats Canada, le gouvernement canadien s’est engagé à verser 600 millions de dollars sur cinq ans à Gavi, l’Alliance du Vaccin (Gavi) et 190 millions de dollars sur quatre ans à l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP). Ces investissements sont essentiels pour aider Gavi et l’IMEP à atteindre leurs objectifs en matière d’immunisation systématique ainsi que pour garantir une réponse mondiale efficace contre la COVID-19.
mettre fin à la tuberculose
la santé des femmes et des adolescentes
santé infantile