Si certains membres clés des cabinets de l'ancien Premier ministre Justin Trudeau conservent des dossiers importants, plusieurs membres du cabinet sont nouvellement entré.e.s au cabinet, au Parlement ou en vie politique.
Les nouveaux dossiers, plus rationalisés, témoignent d'une attention presque exclusive portée à l'économie, et notamment à la guerre commerciale en cours avec les États-Unis.
Le journaliste bien connu Evan Solomon est désormais ministre de l'Intelligence artificielle et de l'Innovation numérique, un nouveau portefeuille dont les responsabilités et l'ampleur sont encore inconnues.
Deux ministres sont chargé.e.s de promouvoir le commerce intérieur et d'éliminer les barrières commerciales interprovinciales (ministre des Transports et du Commerce intérieur, Chrystia Freeland et ministre responsable du Commerce Canada–États-Unis, des Affaires intergouvernementales et de l’Unité de l’économie canadienne Dominic Leblanc).
Mélanie Joly occupe désormais le poste de ministre de l'Industrie, une simplification de « Innovation, Science et Industrie » de l'ère de Trudeau.
Alors que son premier cabinet se caractérisait par l'absence d'un ministre des Femmes et de l'Égalité des genres, après les pressions exercées par nos amis d'Action Canada et d'autres membres du mouvement de défense des droits des femmes et de l'égalité des genres, le Premier ministre Carney a rétabli une ministre indépendante et nommé Rechie Valdez. Il n'a cependant pas tenu sa promesse d'un cabinet équilibré en termes de genre, .
L'accent mis sur l'économie, le recul par rapport à la promesse d'une représentation équilibrée des hommes et des femmes et le cabinet plus petit et plus rationalisé marquent une rupture avec les dix dernières années de gouvernement de Justin Trudeau. Il s'agit probablement d'une décision délibérée de Mark Carney pour se distancer des critiques qui ont marqué les dernières années de Justin Trudeau et du fait que les Canadien.ne.s ont largement rejeté la perspective d'un nouveau gouvernement sous sa direction dans les sondages. Seul l'avenir nous dira si cette version du gouvernement du Parti libéral se débarrassera des autres habitudes de l'ère Trudeau.
La création de secrétaires d'État est inhabituelle dans la politique canadienne. Il s'agit de ministres de second rang qui n'assistent aux réunions et aux comités du cabinet que s'iels y sont invité.e.s, qui rendent compte à un.e ministre de rang plus élevé et qui peuvent manquer d'autonomie par rapport à ce dernier.
Il faudra attendre les décrets de nomination des ministres et voir si les lettres de mandat seront rendues publiques pour déterminer exactement quelle sera la relation entre un.e secrétaire d'État et le.a ministre principal.e.
Toutefois, la nomination des ministres de premier et de second rang donne une indication de ce que le Premier ministre Carney considère comme des priorités, et celles qu'il ne considère pas pour autant.
conséquences pour l'aide internationale
Pour les personnes soucieuses de construire un avenir plus sain et plus prospère sans pauvreté extrême, la nomination d'un secrétaire d'État au développement international est une opportunité à la fois positive et négative.
Depuis 1996, le cabinet compte un ministre du Développement international. Dans le bref premier gouvernement du Premier ministre Carney avant les élections, le développement international était une responsabilité annexe du ministre des Affaires étrangères. Aujourd'hui, il n'y a plus de voix indépendante sur cette question qui soit constamment présente au sein du cabinet.
Mais il y a un secrétaire d'État (Développement international), et le Premier ministre Carney a nommé Randeep Sarai à ce poste. M. Sarai représente Surrey-Centre depuis la création de cette circonscription en 2015. Ayant fait partie du comité des affaires étrangères en tant que député et ayant levé des fonds pour l'éradication de la polio avant de devenir député, nous sommes convaincu.e.s qu'il continuera à faire preuve de son engagement pour construire un monde meilleur.
Nous veillerons à ce que le Premier ministre Carney tienne sa promesse que son « gouvernement ne réduira pas » l'aide internationale. Et nous nous tenons prêts à travailler avec le secrétaire d'État Sarai pour renforcer le leadership mondial du Canada et construire un monde plus sain et plus prospère.
Et ce leadership canadien est nécessaire de toute urgence.
il s'agit d'un monde nouveau
Au cours des derniers mois, notre monde a radicalement changé. Les États-Unis, qui ne sont plus un partenaire commercial et un allié fiables, se sont repliés sur eux-mêmes, abandonnant leurs amis, leurs alliés et leur leadership mondial. Leurs actions – en particulier le démantèlement de l'USAID – entraîneront des millions de morts évitables et modifieront irrévocablement la vie de millions de personnes.
Afin de perpétuer le fier patrimoine canadien en matière de soutien aux personnes marginalisées dans le monde et de contribuer à l'établissement de nouveaux partenaires commerciaux et alliés, le Canada doit prendre les devants et combler le vide laissé par les États-Unis en matière de leadership. Comme l'a déclaré avec audace le Premier ministre Carney : « Si les États-Unis ne veulent plus diriger, le Canada le fera. »
Demandons-lui de respecter sa parole.
nos nouveaux leaders doivent faire preuve de leadership
Dans les mois à venir, le Canada a l'occasion de démontrer son leadership, de sauver des vies et de construire un monde stable et prospère pour tous par les moyens suivants :
en se faisant le champion de l'éducation, en particulier dans les situations de conflit, alors que le Canada assumera la présidence du G7 en juin,
en investissant dans l'élargissement de l'accès équitable aux interventions nutritionnelles essentielles et rentables pour les femmes et les enfants du monde entier,
en soutenant la recherche et le développement dans le domaine de la tuberculose afin de mettre fin à la menace de la maladie infectieuse la plus mortelle au monde.
Nous devons nous assurer que la lutte contre les épidémies les plus meurtrières de notre planète, la fin de la crise de la malnutrition et de la faim et l'accès des enfants et des jeunes du monde entier à une éducation de qualité sont des priorités pour ce gouvernement.