le Canada doit faire face à l'utilisation de la faim comme arme à Gaza

Par : Résultats Canada Publié le 14/08/2025

À Gaza, la faim et la malnutrition ne sont pas les conséquences tragiques du conflit. Elles constituent une arme.

Il ne s'agit pas seulement d'une crise humanitaire. C'est une catastrophe provoquée par la main humaine. La malnutrition et la famine sont délibérément utilisées par le gouvernement israélien pour contrôler, punir et détruire le peuple palestinien. Les travailleurs.euses humanitaires font la queue pour obtenir de la nourriture aux côtés des personnes qu'iels sont censé.e.s aider. Les enfants dépérissent dans les bras de leurs mères. Les parents risquent leur vie pour récupérer la nourriture qui tombe du ciel. Ce n'est pas une conséquence involontaire de la guerre : comme le dit Alhendawi, c'est une famine provoquée délibérément.

En tant qu'organisation vouée à l'éradication de l'extrême pauvreté et de la malnutrition, Résultats Canada ne peut et ne veut rester silencieuse. Notre mission et nos valeurs nous obligent à prendre la parole. Gaza ne fait pas exception à la lutte mondiale contre la faim, la malnutrition et le droit à la vie. C'est le front.

Depuis le début du siège de Gaza par Israël en réponse aux attaques du Hamas en octobre 2023 – et son blocus total du territoire depuis mars 2025 –, Israël a entravé, retardé et refusé l'aide humanitaire aux civil.e.s de Gaza. Les propres données d'Israël montrent que de mars à juin, il a autorisé l'entrée de moins d'un quart de la nourriture nécessaire pour prévenir la famine. Pendant ce temps, les terres agricoles et les infrastructures ont été décimées, la pêche est interdite, et l'accès humanitaire est systématiquement bloqué ou attaqué. Même pendant les brefs cessez-le-feu, les camions d'aide humanitaire sont régulièrement détournés, retardés ou attaqués.

pourquoi est-ce important ?

L' conséquences du blocage de l'aide humanitaire sont dévastatrices :

  • Plus de 500 000 Palestiniens, soit un quart de la population de Gaza, souffrent actuellement de famine.
  • 16,5 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, et chacun des 320 000 enfants de moins de cinq ans de Gaza est en danger.
  • L'ONU confirme que Gaza a franchi deux des trois seuils de famine. Le dernier seuil – la mort massive – est ici.

Médecins du Monde signale des liens évidents entre les politiques du gouvernement israélien et les hausses de malnutrition, en particulier chez les enfants et les femmes enceintes et allaitantes à Gaza. Les nourrissons se voient désormais refuser l'accès à l'eau potable, aux substituts du lait maternel et à l'alimentation thérapeutique, tandis que les entrepôts d'aide humanitaire sont approvisionnés, mais leur accès est bloqué. Si iels survivent à la guerre, les conséquences de la malnutrition sont désastreuses : les femmes enceintes souffrant de malnutrition sont susceptibles de devenir anémiques et d'accoucher de bébés souffrant de malnutrition. Les enfants souffrant de malnutrition risquent de souffrir d'émaciation et de retard de croissance, ce qui affaiblit leurs défenses contre les maladies infectieuses, altère leur développement cognitif et entraîne des décès qui auraient pu être évités.

Pire encore, des Palestiniens sont abattus alors qu'ils tentent de se procurer de la nourriture, alors que le droit international interdit de prendre délibérément pour cible des civil.e.s. Rien qu'entre mai et juillet, près de 1 400 Palestinien.ne.s ont été tué.e.s – principalement par l'armée israélienne – alors qu'ils cherchaient de l'aide. La Gaza Humanitarian Foundation (GHF) d'Israël, une entité privée et militarisée soutenue par les gouvernements israélien et américain, a remplacé le système de distribution coordonné par les Nations unies avant le blocus humanitaire imposé par IsraëlMédecins Sans Frontières (MSF) a signalé que les opérations de la GHF étaient dangereuses : 1 380 de leurs patient.e.s ont été soigné.e.s pour des blessures pour des blessures subies alors qu'ils tentaient d'obtenir de la nourriture dans les locaux de la GHF, dont beaucoup souffraient de blessures par balle.

le Canada revient sur ses accords

Malgré des preuves évidentes, la réponse internationale a été faible. En juillet, 28 pays, dont le Canada, ont signé une déclaration commune appelant à la fin du siège. Pourtant, dans le même temps, le Canada continue de commercer des armes et des technologies militaires avec Israël.

As famine deepens, our complicity grows. By continuing to allow arms transfers – directly or indirectly – Canada betrays its commitment to international humanitarian law. Furthermore, it prevents the intention of recognizing a Palestinian state and the support for a two-state solution from being meaningful.

le moment d'agir

Il est temps d'agir, pas de rester dans l'ambiguïté. Les organisations de la société civile sont unies dans leurs appels. Le 23 juillet, 109 agences ont publié un appel conjoint:

  • Ouvrir tous les points de passage terrestres et rétablir un accès total, sûr et sans entrave à Gaza pour l'acheminement de denrées alimentaires, d'eau potable, de carburant, de fournitures médicales et d'articles de première nécessité, grâce à un mécanisme neutre et fondé sur des principes, dirigé par les Nations unies.
  • Mettre fin au blocus.
  • Mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat et durable.

De plus, comme le rappelle Oxfam: « Le Canada doit respecter son engagement envers les droits humains et le droit international humanitaire en mettant fin à tous les transferts d'armes vers Israël, directement ou par l'intermédiaire de tiers, et en demandant des comptes pour les violations du droit international humanitaire. »

Le Canada ne doit pas attendre un consensus parmi ses alliés pour défendre ses principes. La famine infligée à des civils est un crime de guerre. Si le Canada prend au sérieux les droits de la personne, il doit mettre fin à sa politique de deux poids deux mesures : condamner d'une main tout en fournissant des armes de l'autre.

L'histoire se souviendra de ce moment. Laissons-la se souvenir du Canada non pas pour son silence ou ses mesures symboliques, mais pour son courage d'agir.

ce que vous pouvez faire

  • Signez la pétition de Standing Together for Nutrition pour vous opposer à l'utilisation de la faim comme arme.
  • Ajoutez votre nom à la pétition de Médecins du Monde demandant au Canada de mettre fin aux transferts d'armes vers Israël.
  • Utilisez votre voix sur les réseaux sociaux pour vous exprimer à ce sujet (n'oubliez pas de taguer votre député, la ministre des Affaires étrangères Anita Anand et le premier ministre Mark Carney !) et suivez et amplifiez les posts d'organisations qui ont pris la parole, telles que Médecins Sans Frontières, Save the Children, Médecins du Monde, Oxfam et d'autres.

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