Innsaf, 13 ans, Camp de réfugié.e.s de Doro, Soudan du Sud
Dans le froid glacial de l’hiver, Salim, 2 ans, se retrouve dans un camp de réfugié.e.s enneigé près de la frontière syrienne. Il grelotte dans une mince tente, essayant de rester au chaud avec les seuls vêtements qu’il a sur le dos. Au coucher du soleil, la température chute et Salim, comme beaucoup d’autres enfants du camp, doit affronter des nuits glaciales sans couverture. Vulnérables et loin de chez eux.elles, les enfants comme Salim ont besoin d’aide appuyer pour survivre dans ces conditions difficiles,notamment de nourriture et de couvertures, d’un soutien affectif, d’espaces d’apprentissage sûrs et d’un accès aux soins de santé. Pour en savoir plus sur l’histoire de Salim, cliquez ici , avec l’aimable autorisation de Save the Children.
La demande:
Plus de 73 % des personnes extrêmement pauvres dans le monde vivent actuellement dans des contextes fragiles et des situations d’urgence, du.e.s à des circonstances indépendantes de leur volonté, telles que les conflits, les catastrophes naturelles, la sécheresse ou la famine, par exemple. Ils se heurtent à des obstacles qui les empêchent d’accéder à des services de base tels qu’une éducation de qualité, une alimentation correcte, des vaccinations, un soutien psychosocial et l’inclusion économique.
Les enfants sont particulièrement vulnérables dans les situations d’urgence, car ielles n’ont pas les ressources physiques, émotionnelles et cognitives nécessaires pour faire face aux défis posés par les crises. Ielles dépendent d’adultes et d’environnements stables pour leur bien-être, et les situations d’urgence perturbent ces facteurs de protection. Les enfants sont exposé.e.s à des risques accrus de traumatisme, de malnutrition, de maladie, d’exploitation et même de séparation de leur famille. Un tiers des personnes vivant dans des situations d’urgence sont des enfants, dont on estime que 148,1 millions souffrent de malnutrition chronique, que 222 millions d’enfants n’ont pas accès à une éducation de qualité et que les enfants vivant dans des contextes fragiles risquent deux fois plus de mourir avant d’atteindre leur cinquième anniversaire en raison de l’absence de vaccinations appropriées, d’une mauvaise santé maternelle et d’un soutien insuffisant de la part des soignant.e.s.
Tandis que nous passons collectivement à l’action pour la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté en octobre, nous devons élever la voix et défendre cielles qui vivent dans la précarité.
Ce qui se passe au cours des premiers mois et des premières années de la vie d’un enfant influence sa santé physique et mentale, son bien-être, son apprentissage et son comportement tout au long de sa vie. 90 % de la croissance du cerveau a lieu au cours des trois premières années de la vie, une période où le cerveau est très sensible aux facteurs environnementaux. Il est prouvé qu’une adversité prolongée dans les premières années de la vie altère le développement du cerveau. Pour les enfants né.e.s dans le cadre d’un conflit ou d’un déplacement prolongé, l’impact à long terme peut être dévastateur et exacerber les inégalités qui durent toute une vie et s’étendent sur plusieurs générations.
Les composantes essentielles du développement de la petite enfance établies par les médecins, les scientifiques, les expert.e.s politiques et l’Organisation mondiale de la Santé comprennent une bonne santé, une nutrition adéquate, des possibilités d’apprentissage précoce, des soins adaptés, ainsi que la sécurité et la sûreté. Pour cielles d’entre nous qui occupent des positions privilégiées, ces éléments semblent faire partie intégrante de la vie quotidienne, mais pour cielles qui vivent dans des contextes d’urgence, il se peut que vous n’ayez accès qu’à un seul élément, ou qu’il existe des obstacles à l’accès de tous.tes à ces éléments. Il s’agit d’une erreur systémique, les organisations ne coordonnant pas et ne collaborant pas suffisamment pour garantir une approche globale de l’enfant où tous.tes les enfants ont accès aux services de développement de la petite enfance.
Imaginez ce que serait votre enfance si vous deviez faire face à différents obstacles pour accéder à ces droits de la personne essentiels, tout en vivant dans un contexte d’urgence. La communauté mondiale, y compris le Canada, doit développer et adopter des mécanismes de coordination qui fournissent des programmes couvrant l’ensemble des besoins des jeunes enfants par le biais de services de développement de la petite enfance (DPE). Pour les bébés et les jeunes enfants dans les situations humanitaires et fragiles, l’accès aux services de développement de la petite enfance est une question de vie ou de mort. Il est essentiel de les soutenir, ainsi que les personnes qui s’occupent d’eux.elles, pour mettre fin aux décès évitables de nouveaux.elles-né.e.s et d’enfants de moins de cinq ans et favoriser un développement sain du cerveau. Il s’agit également d’un élément clé pour aider les communautés et les pays à se remettre des crises, à briser les cycles de pauvreté et de violence et à construire des sociétés pacifiques et résilientes.
Les services de développement de la petite enfance et de soins aux enfants dans les contextes fragiles et d’urgence sont de plus en plus essentiels pour mettre fin aux décès évitables, soutenir le développement moteur et socio-émotionnel des nouveaux.elles-né.e.s et des jeunes enfants, et assurer la santé et le bien-être général de la petite enfance. - UNICEF
Save the Children a réalisé un rapport demandant aux enfants vivant dans des situations d’urgence ce dont ielles ont le plus besoin et 99 % des 8 479 enfants interrogé.e.s ont indiqué que l’éducation était leur principale priorité. En effet, l’école offre un espace d’apprentissage sûr où les enfants se sentent protégé.e.s. Elle offre également une lueur d’espoir, l’éducation étant considérée comme une chance d’acquérir les compétences fondamentales nécessaires pour se forger un nouvel avenir. L’éducation par le biais de l’apprentissage précoce est un élément clé du développement de la petite enfance et peut offrir un lieu sûr pour fournir des repas nutritifs, informer les enfants sur leurs droits en matière de santé, tout en fournissant des vaccins essentiels, et créer une occasion pour les enfants de se sentir uni.e.s, protégé.e.s et entendu.e.s en temps de crise. Le Canada était un champion mondial de l’éducation de qualité dans les situations d’urgence grâce à l’engagement historique de la Déclaration de Charlevoix lors du sommet du G7 de 2018, organisé au Canada. Malheureusement, cet investissement essentiel a pris fin, ce qui a entraîné la fermeture de programmes et l’arrêt de l’impact.
Le Canada est un champion des droits des femmes et des filles et il est vénéré pour son leadership politique inébranlable en matière d’éducation mondiale, notamment en tant qu’architecte de la Déclaration de Charlevoix sur l’éducation de qualité pour les filles, les adolescentes et les femmes dans les pays en développement. Soutenus par un investissement canadien de 400 millions de dollars canadiens, avec un effet de levier historique de 3,8 milliards de dollars canadiens de la part du G7 et d’autres partenaires en 2018, les projets financés par Charlevoix ont eu des impacts positifs qui ont changé la vie des apprenant.e.s les plus marginalisé.e.s, y compris les filles, les réfugié.e.s, les enfants et les jeunes déplacés.e.s vivant dans des situations d’urgence. Dans son récent rapport au Parlement, Affaires mondiales Canada a confirmé que l’investissement du Canada dans Charlevoix a permis à lui seul de toucher 4 millions de filles et de femmes dans le cadre de 55 projets en Afrique, en Asie, en Amérique latine et au Moyen-Orient.
Malheureusement, le budget 2023 n’a pas prévu de renouveler l’investissement dans l’éducation mondiale, et plus des deux tiers des projets financés par Charlevoix ont été achevés et ont cessé leurs activités. Il est encore plus inquiétant de constater que l’enseignement de qualité, qui permet d’acquérir des connaissances, des compétences en matière de leadership et des aptitudes à la vie quotidienne, dont dépendent tant de femmes et de jeunes filles, a pris fin. Le monde attend du Canada qu’il réaffirme son engagement en faveur d’une éducation de qualité — et qu’il réinvestisse — afin de préserver son héritage de leader en matière d’éducation des filles lors du Forum mondial sur les réfugié.e.s.
En décembre prochain, les dirigeant.e.s mondiaux.ales se réuniront à l’occasion du Forum mondial sur les réfugié.e.s (GRF) afin d’aborder les problèmes auxquels sont confrontés les réfugié.e.s, les populations déplacées à l’intérieur de leur pays, les apatrides et les personnes en déplacement. Ce forum n’a lieu que tous les quatre ans et le monde a radicalement changé depuis 2019, la pandémie étant désignée en tant qu’urgence sanitaire mondiale, l’invasion illégale de l’Ukraine et de nombreuses catastrophes naturelles. De récentes consultations avec Affaires mondiales Canada ont permis d’identifier l’accès à une éducation de qualité et l’engagement du Conseil pour l’éducation des réfugié.e.s comme les principales priorités de l’engagement du gouvernement dans le cadre du GRF. C’est pourquoi nous nous concentrons sur l’accès à une éducation de qualité, non seulement parce qu’il s’agit d’un élément essentiel du développement de la petite enfance, mais aussi parce qu’il offre la possibilité d’avoir un impact considérable.
Le Canada a une occasion unique de rétablir des investissements efficaces dans une éducation de qualité pour les apprenant.e.s en situation d’urgence, tout en s’engageant à modifier sa politique afin d’assurer un financement à long terme et flexible, et de souligner l’importance d’une approche holistique globale de l’enfant qui inclut un financement stable, flexible et à long terme, basé sur les communautés affectées par le GRF. C’est aux enfants qu’il revient de #ChangerLaDonne, aujourd’hui et demain, mais seulement lorsqu’ielles ont accès à leurs droits fondamentaux et aux compétences de base développées à l’école. C’est pourquoi nous demandons au gouvernement du Canada et au ministre Ahmed Hussen d’intervenir lors du Forum mondial sur les réfugié.e.s en décembre prochain.
La demande:
#YesWeCanEndTB:
#ChangerLaDonne2030 (août)
J’avais auparavant un beau village et une grande ville.
J’avais auparavant un jardin, des fleurs et beaucoup d’ami.e.s autour de moi.
J’étais une princesse, j’avais un quartier, une rue et une adresse
Et maintenant, je ne suis plus qu’un numéro.
Ielles ont volé mes valeurs et m’ont donné un numéro.
Un code sur la porte du camp et des numéros pour les tentes.
Où sont mes droits sans le numéro?
Où est mon enfance, où est mon éducation?
Ramenez-moi à la maison et je vous jure que je vous laisserai mon numéro en cadeau.
Sheymaa est une réfugiée syrienne qui vit au Liban depuis quatre ans et demi. Elle dit qu’elle se sent parfois en colère contre les pays qui n’en font pas plus pour mettre fin à la violence, « car en quoi les enfants qui meurent sont-ielles coupables ? » Elle ne va pas à l’école, mais affirme que le club des jeunes journalistes l’a aidée à parler davantage de ses sentiments et de ce qu’elle vit.
Regardez Sheymaa’s histoire ici:
5 : Journée mondiale des enseignants
5 : Appel national
9 au 15 : Rencontres annuelles de la Banque mondiale et du FMI
11 : Journée internationale de la fille
16 : Journée mondiale de l’alimentation 17: Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté (IDEP)
Consultez notre calendrier complet des dates clés.
Éducation en situation d'urgence
Le développement de la petite enfance dans les situations d’urgence
Une alimentation adéquate
Une bonne santé
Forum mondial sur les réfugié.e.s
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