La semaine dernière, le sommet du G7 à Kananaskis a marqué un moment important pour la coopération internationale, mais aussi une occasion manquée. Alors que les chef.fe.s d'État ont abordé des questions mondiales cruciales telles que le commerce, la sécurité et la résilience climatique, iels ont négligé deux des moteurs les plus essentiels de la paix et de la prospérité à long terme : la santé et l'éducation.
Malgré les appels urgents de la société civile et des agent.e.s de chagement dans tout le pays, le sommet n'a produit aucun nouvel engagement pour renforcer les systèmes de santé, améliorer la nutrition ou investir dans l'éducation afin de soutenir les enfants dans les situations d'urgence tout en favorisant la paix, la sécurité et la résilience.
Nous voulons mettre en lumière nos infatigables bénévoles qui se sont mis à l'action en écrivant des lettres à la rédaction et en faisant entendre leur voix sur les réseaux sociaux pour que le Canada prenne les devants au sein du G7. Merci à chacun.e d'entre vous de lutter pour un monde sans extrême pauvreté.
En tant que président du G7, le Canada avait l'occasion de montrer l'exemple, mais il n'a pas réussi à proposer la vision audacieuse que le moment exigeait. La santé et l'éducation, qui favorisent la stabilité et la croissance économique, ont à peine été inscrites à l'ordre du jour. Les leaders mondiaux ont débattu des mécanismes de la résilience économique, mais ont largement ignoré l'un des moyens les plus sûrs de l'assurer : l'investissement dans les personnes.
Les preuves sont irréfutables. Des populations en bonne santé et instruites sont la clé du succès pour des économies fortes et de sociétés en paix. Elles résistent aux chocs, sortent les communautés de la pauvreté et construisent leur avenir. Chaque dollar investi dans la lutte contre la malnutrition, par exemple, rapporte 23 dollars grâce à l'amélioration de l'état de santé et à l'augmentation de la productivité. Pourtant, trop de personnes n'ont toujours pas accès aux services de base. En outre, des études montrent que l'éducation peut réduire jusqu'à 50 % la probabilité d'une guerre civile, ce qui contribue à créer des communautés plus stables et plus prospères.
Pourtant, des millions de personnes dans le monde n'ont toujours pas accès aux services de santé et d'éducation les plus élémentaires.
Ces millions de personnes ne sont pas victimes d'injustices isolées : elles sont le signe de défaillances systémiques plus profondes qui perpétuent l'instabilité, la stagnation économique et l'inégalité. Nous savons que les maladies ne respectent pas les frontières et que les systèmes de santé mal préparés et débordés mettent en danger tout le monde, et pas seulement les personnes vivant dans les zones de crise. Et avec l'augmentation des crises humanitaires, des catastrophes climatiques et du fardeau de la dette, ignorer ces investissements fondamentaux n'est pas seulement un manque de vision, c'est aussi dangereux.
L'une des lacunes les plus importantes du sommet de cette année a été le manque d'intégration entre la santé et les agendas plus larges du commerce, de la stabilité économique et de la sécurité mondiale. Toute feuille de route vers un avenir plus juste, plus sûr et plus prospère doit placer le bien-être humain au centre de ses préoccupations.
À une époque où les politiques se concentrent de plus en plus sur la sécurisation des frontières nationales, nous ne pouvons pas perdre de vue que la nature et les maladies ne respectent pas les frontières. Le changement climatique modifie les risques sanitaires mondiaux en favorisant l'émergence et la propagation des maladies infectieuses. La santé doit être considérée comme un élément fondamental de l'élaboration des politiques, intégrée à tous les secteurs et à toutes les stratégies, et non pas mise de côté.
En tant que président du G7, le Canada fera-t-il preuve de courage et de réforme, ou risquera-t-il de se laisser distancer en revenant sur ses engagements passés ?
Nous avons maintenant l'occasion de construire un monde plus fort et d'agir conformément à nos valeurs. Le Canada peut le faire :
Il ne s'agit pas d'actes de charité, mais de leadership stratégique. Ils reflètent une responsabilité à la fois fiscale et morale.
Alors que le Canada continue de présider le G7 et que le G20 se tiendra prochainement en Afrique du Sud, une opportunité mondiale s'offre à nous. Ces plateformes doivent être utilisées pour remodeler le leadership en matière de santé et d'éducation autour de valeurs partagées qui vont au-delà des politiques à court terme et qui visent un avenir durable et inclusif.
L'accès aux soins de santé et à l'éducation n'est pas un privilège, c'est le fondement de la paix, de la résilience et de la justice, et il doit être au centre de toutes les discussions mondiales.
Le sommet de cette année n'a peut-être pas été à la hauteur. Mais notre travail n'est pas terminé.
À Résultats Canada, nous continuerons, avec nos agent.e.s de changement, à réclamer des comptes, à plaider en faveur d'investissements transformateurs et à lutter pour un avenir où les personnes – et pas seulement les profits ou la politique – sont au cœur du processus décisionnel mondial.
Parce que la santé est synonyme de sécurité. Et l'éducation, c'est la paix.
Découvrez comment nos partenaires canadiens et internationaux ont réagi au sommet des chefs d'État et de gouvernement du G7 :
Le Partenariat canadien pour la santé des femmes et des enfants (CanSFE)
Coopération Canada