« Notre plus grand échec, en tant que fournisseurs.euses de soins de santé aux mères et aux enfants, c’est un manque d’imagination… Si nous pouvons envoyer un rover sur Mars, nous pouvons imaginer un monde où les mères et les bébés peuvent vivre longtemps et en bonne santé. » – Dr Paul Farmer, anthropologue médical et cofondateur de Partners In Health.
Lorsqu’on leur a demandé en 2020 ce qui les rendait heureux.euses et en bonne santé, des enfants issu.e.s de divers pays et circonstances ont répondu par les mêmes sentiments simples : l’unité familiale, la protection contre la violence, un environnement propre et l’accès à l’éducation.
Au cours des 50 dernières années, le monde a connu des améliorations spectaculaires en matière de survie, d’éducation et de nutrition pour les enfants du monde entier. Depuis les 30 dernières années, le nombre de décès d’enfants de moins de cinq ans a diminué de moitié, en grande partie grâce aux vaccins. Avant la pandémie, plus d’enfants que jamais accédaient à l’éducation dans le monde entier, contribuant ainsi à créer des communautés plus prospères. Il s’agit d’une démonstration triomphale de ce que la science, la communauté, l’engagement politique et la coopération internationale peuvent faire ; à l’ère des conflits, des pandémies et du changement climatique, nous en avons besoin plus que jamais.
Le Canada a joué un rôle considérable dans la réalisation de ces progrès en matière de survie et de bien-être infantile, et nous pouvons certainement être fier.ère.s de ce leadership. Le Canada a toujours alloué des ressources et défendu des changements de politique qui ont un impact important sur les enfants qui en ont le plus besoin, qu’il s’agisse de l’initiative de Muskoka de 2010 visant à prévenir les décès de mères et d’enfants, de la Déclaration de charlevoix de 2018 visant à améliorer l’accès à l’éducation pour les filles et les femmes vivant dans des situations d’urgence ou de son soutien continu à des initiatives vitales telles que Gavi, l’Alliance du vaccin, l'Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite, et le Mécanisme de financement mondial pour les femmes, les enfants et les adolescent.e.s.
Cependant, malgré ces initiatives révolutionnaires et les progrès qui en ont résulté en matière de survie infantile, les enfants d’aujourd’hui sont confronté.e.s à un avenir incertain et les progrès en matière de bien-être des enfants sont au point mort. Les enfants représentent plus de 50 % des personnes vivant dans l’extrême pauvreté, avec environ 333 millions vivant avec moins de 2,15 dollars par jour. Ielles subissent de plein fouet les conséquences de multiples crises, qu’il s’agisse de l’intensification des effets du changement climatique, de la propagation des conflits armés ou des perturbations de la santé et de l’éducation causées par la pandémie de COVID-19.
Nous en voyons déjà les conséquences prévisibles sur les enfants : on estime que 70 % des enfants de 10 ans dans le monde sont incapables de comprendre un texte écrit simple, que 45 millions d’enfants de moins de 5 ans souffrent d’émaciation (la forme de malnutrition la plus dangereuse pour la vie) et qu’un.e enfant sur cinq n’est pas vacciné.e ou ne l’est pas suffisamment. Les perturbations climatiques mettent encore plus les enfants en danger avec des événements climatiques extrêmes, l’insécurité alimentaire et hydrique, les maladies infectieuses émergentes et les migrations de population à grande échelle qui forcent plus de 40% des enfants du monde à vivre dans des zones d’habitation informelles.
Le monde est donc loin d’être en mesure de répondre à l’ambition des objectifs de développement durable (ODD) de mettre fin à tous les décès d’enfants évitables d’ici à 2030 et de garantir à toustes une éducation de qualité inclusive et équitable. Si cette tendance se poursuit, les dommages continueront à se mesurer en vies humaines et en qualité de vie.
Il y a des solutions. Nous en savons plus sur la santé des mères et des bébés depuis dix ans que nous en savions au cours du siècle précédent. En 2024, se réaliseront trois des plus grands moments de l’histoire de la vaccination depuis les années 1980 :
Ces innovations, ainsi que les campagnes de vaccination de routine et l’immense travail des travailleurs.euses de santé communautaires qui rendent les soins de santé accessibles à des millions d’enfants chaque jour, changeront la donne. Les enfants en bonne santé apprennent également mieux et, grâce à une alimentation adéquate, sont plus productifs.ves et peuvent créer des possibilités pour briser progressivement les cycles de la pauvreté et de la faim.
Les preuves sont claires : les investissements dans la santé, l’éducation et le développement infantile ont des effets bénéfiques qui se répercutent tout au long de la vie de l’enfant, sur ses futur.e.s enfants et sur la société dans son ensemble. Nous devons réaliser ces investissements maintenant et veiller à ce qu’aucun.e enfant, où qu’ielle se trouve, ne soit privé.e des avantages de ces innovations et de ces investissements.
Afin de discuter des crises de notre époque et de redémarrer les systèmes pour accélérer les progrès vers les ODD, les dirigeant.e.s mondiaux.ales se réuniront lors d’événements mondiaux clés — des sommets du G7 et G20 , à l’Assemblée générale des Nations Unies. Ces moments ont le potentiel de marquer des progrès substantiels vers des solutions transformatrices grâce auxquelles nous pourrons #AtteindreChaqueEnfant.
C’est pourquoi Résultats Canada lance une campagne d’un an axée sur ce que nous savons que le Canada doit faire pour s’assurer que nous puissions #AtteindreChaqueEnfant grâce à des investissements transformateurs dans les domaines de la santé, de l’éducation et de la nutrition. À partir de janvier 2024, nous demanderons au Canada d’investir dans des innovations, des initiatives et des partenariats qui aident à :
Le changement est possible si nous travaillons ensemble. Nous avons besoin de changements de politique, de volonté politique, d’investissements accrus dans la santé des enfants, des femmes et des travailleurs.euses de la santé. Enfin, nous devons nous engager ensemble à ne plus accepter les décès évitables de mères et de bébés dans le monde. Le monde a progressé très rapidement dans sa compréhension des moyens de sauver des vies. Ensemble, nous pouvons traduire ces connaissances en progrès tangibles. Il n’y a pas de temps à perdre.
Tout au long de 2024, nous nous concentrerons sur les façons dont le Canada peut intensifier ses démarches et s’assurer que les investissements transformateurs dans la santé, l’éducation et la nutrition puissent #AtteindreChaqueEnfant.
janvier-février — Appel pour un #BudgetDEnfants
En ce début d’année, il est clair que les enfants subissent de plein fouet les conséquences des conflits et des catastrophes. Cette année, nous avons besoin que le Canada poursuive et développe son héritage de leader dans ce domaine. Il faut que le #Budget2024 soit un #BudgetDEnfants. Nous demanderons au Canada d’augmenter son enveloppe d’aide internationale (EAI) de 600 millions de dollars canadiens cette année, conformément à l’engagement du gouvernement d’augmenter l’EAI chaque année, et de veiller à ce que les investissements dans la santé, la nutrition et l’éducation puissent #AtteindreChaqueEnfant.
mars — Lutte contre la tuberculose (TB) chez les enfants
À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose, qui aura lieu le 24 mars cette année, nous mettrons en lumière la façon dont les enfants sont laissé.e.s pour compte dans la lutte mondiale contre la principale maladie infectieuse mortelle, la TB, notamment en raison de l’absence d’outils efficaces pour tester et traiter la TB chez les enfants. Les enfants constituent la population la plus difficile à tester et à traiter pour la TB, car les outils de diagnostic et les schémas thérapeutiques ont toujours été conçus pour les adultes. Nous continuerons à demander au Canada d’augmenter ses investissements dans la recherche et le développement sur la TB et d’aider à développer et à améliorer l’accès aux nouveaux outils de lutte contre la TB, y compris les options adaptées aux enfants.
avril — Financement de la nutrition
Le l'Association internationale de développement (IDA) est la branche de la Banque mondiale qui fournit des fonds aux pays aux revenus les plus faibles, représentant le plus grand fonds d’aide pour ces pays. L’IDA procédera à une collecte de fonds en 2024 et les représentant.e.s des donateurs.rices, dont le Canada, se réuniront en avril à Washington (D.C.) pour fixer les priorités en ce qui concerne l’affectation de ces fonds. Il sera important de veiller à ce que la nutrition soit une priorité, en particulier pour le développement de la petite enfance, une période où une alimentation insuffisante peut avoir des effets irréversibles sur la croissance et le bien-être. Outre la lutte contre la malnutrition chronique, il sera important de veiller à ce qu’un fonds spécial soit mis de côté pour faire face aux crises nutritionnelles déclenchées par des catastrophes naturelles ou des troubles politiques et nécessitant des interventions rapides.
mai-juin - Le développement de la petite enfance dans les situations d’urgence
2023 nous a rappelé que les catastrophes, les guerres et les conflits peuvent survenir à tout moment, perturbant complètement la vie quotidienne et forçant souvent les familles à fuir leur communauté pour se mettre à l’abri. Dans le monde entier, les crises se multiplient, et les enfants sont souvent les plus touché.e.s et les plus durement frappé.e.s par des circonstances qui échappent à leur contrôle. En 2024, nous nous appuierons sur nos efforts de soutenir les #EnfantsEnSituationDUrgence et examinerons les engagements politiques et les investissements financiers nécessaires pour garantir que toustes les enfants, où qu’ielles vivent, aient accès à ce qu’il leur faut pour grandir et s’épanouir, y compris les vaccinations, les aliments nutritifs, l’éducation, la protection et les soins. En examinant la manière dont la société civile, le gouvernement et les organisations multilatérales se coordonnent dans les situations d’urgence, nous plaiderons en faveur d’une plus grande cohérence entre tous les services vitaux dont les enfants en situation d’urgence ont besoin au cours des premières années de leur vie.
juillet-septembre — Investir dans la vaccination et renforcer les systèmes de santé
Le Canada a la possibilité de s’appuyer sur son héritage en matière de soutien à la santé infantile en investissant dans deux mécanismes qui sauvent des vies : Gavi, l’Alliance du vaccin et l'Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP). Depuis 2000, Gavi a veillé à ce que plus d’un milliard d’enfants soient vacciné.e.s, évitant ainsi plus de 17 millions de décès. Lorsque l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP) a été lancée il y a 30 ans, la poliomyélite paralysait chaque jour plus de 1 000 enfants dans le monde. Aujourd’hui, nous assistons à une diminution étonnante de 99,9 % du fardeau de la polio dans le monde. Toutefois, les systèmes de santé des pays à revenu faible et intermédiaire se remettent encore de la pandémie et la convergence actuelle des crises a retardé la reprise. Il y a encore au moins 14 millions d’enfants qui n’ont pas été vacciné.e.s. Il est temps de redoubler d’efforts, c’est pourquoi nous plaiderons pour que le Canada renouvelle son engagement envers ces deux mécanismes.
octobre — Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté (IDEP)
Chez Résultats, nous croyons qu’un monde sans pauvreté est possible et qu’avec les bons outils et les bonnes formations en matière de plaidoyer, nous avons le pouvoir d’avoir un impact important. Pour marquer l’IDEP — une journée mondialement reconnue de solidarité avec les personnes vivant dans la pauvreté — le personnel et les bénévoles de Résultats Canada sensibiliseront le public au pouvoir du plaidoyer et au travail accompli par Résultats. L’IDEP est notre journée pour créer un élan et intensifier les efforts pour réaliser notre mission en informant les autres sur notre travail, en recrutant des personnes pour rejoindre notre mouvement et en collectant des fonds.
novembre-décembre — Engagement politique et financier pour mettre fin à la malnutrition
Le sommet Nutrition 4 Growth (N4G) est un événement mondial qui se tient tous les quatre ans pour faire le point sur les progrès accomplis dans la lutte contre la malnutrition. Il s’agit d’une plateforme permettant aux pays d’annoncer des engagements financiers et politiques pour lutter contre la malnutrition à l’échelle mondiale. Début 2025, la France accueillera le N4G, mais les mois précédant le sommet seront déterminants pour mobiliser des engagements ambitieux et mesurables de la part du Canada. Le Canada est depuis longtemps un leader dans le domaine de la nutrition, ce qui se reflète dans son engagement décennal en faveur de la santé et des droits mondiaux, à travers lequel il soutient des initiatives telles que Nutrition International et Mécanisme de financement mondial, entre autres. Dans la période précédant le sommet, nous plaiderons pour que le Canada fasse preuve d’ambition dans son engagement à éliminer la malnutrition sous toutes ses formes.