En cette Semaine du développement international, nous répondons à vos questions sur l'aide canadienne. Être un leader mondial en matière d'aide aux autres fait partie de l'identité canadienne depuis des décennies, mais où en sommes-nous aujourd'hui ? Il n'est pas toujours évident de savoir comment nous dépensons - ou devrions dépenser - à l'étranger et pourquoi nous le faisons - ou devrions le faire. Dans ce post, nous allons tenter de répondre aux questions les plus fréquemment posées sur l'aide canadienne et pourquoi elle est si importante pour le monde et pour le Canada.
Le Canada consacre un montant modeste mais important de son budget au soutien des efforts de coopération mondiale - mettant en commun des ressources pour relever des défis majeurs tels que les pandémies, la pauvreté, le changement climatique et les conflits.
Lorsque l'on parle d'aide ou d'assistance internationale au Canada, on fait généralement référence à l'enveloppe de l'assistance internationale (EAI), qui est un ensemble de fonds dédiés dans le budget fédéral. La grande majorité de l'EAI est consacrée à l'aide publique au développement (APD), qui est réglementée par la législation canadienne et doit être consacrée aux efforts de réduction de la pauvreté dans les pays qui répondent aux critères de faible revenu, afin de garantir que nos contributions vont là où elles sont le plus nécessaires.
Le Canada apporte son aide par l'intermédiaire de nombreux partenaires, notamment des organisations multilatérales (comme le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme et Gavi, l’Alliance du vaccin, des organisations canadiennes (comme Save the Children), des banques multilatérales de développement (comme la Banque mondiale), ainsi que des organisations et des gouvernements locaux et internationaux.
Les investissements les plus importants de l'aide canadienne vont à la santé, aux réponses humanitaires (aux catastrophes naturelles ou aux conflits), à la gouvernance et aux projets et initiatives de lutte contre le changement climatique.
Nous savons que les habitant.e.s du Canada se préoccupent avant tout de ce qui se passe chez nous, mais qu'ils s'intéressent aussi à la façon dont nous nous manifestons dans le monde. Iels croient fermement à l'importance d'aider les autres. Selon des sondages récents, 90 % des personnes interrogées conviennent que les pays du monde doivent travailler ensemble pour résoudre les grands problèmes actuels et 81 % se déclarent favorables à ce que le Canada fournisse une aide publique au développement (APD). Les Canadien.ne.s sont préoccupé.e.s par les problèmes mondiaux, notamment la pauvreté, le changement climatique et les conflits.
La plupart des personnes interrogées s'accordent également à dire que le Canada devrait être un leader mondial en matière d'amélioration de la santé des femmes et des enfants partout dans le monde, être impliqué et actif dans des organisations internationales telles que les Nations unies, et s'engager et travailler à l'amélioration des problèmes mondiaux. La plupart souhaitent que le Canada conserve son image sur la scène internationale en contribuant de manière équitable à la résolution des problèmes mondiaux.
Mais nous savons aussi qu'il existe de nombreuses divergences d'opinion sur la manière dont le Canada devrait s'y prendre et des idées fausses sur ce que nous faisons actuellement.
Cette question nous est souvent posée et nous comprenons parfaitement pourquoi. La pauvreté au Canada exige absolument que l'on s'y intéresse et que l'on agisse, surtout que le coût de la vie augmente et qu'il y a encore des gens - en particulier dans les communautés autochtones - qui n'ont pas accès à des besoins et à des droits fondamentaux tels que l'eau potable.
Mais cela ne signifie pas que nous ignorons les besoins des personnes vivant à l'extérieur de nos frontières. En 2021, par exemple, en Afrique subsaharienne, un enfant sur quatorze est mort.e avant d'avoir atteint son cinquième anniversaire, soit 15 fois plus que le risque encouru par les enfants né.e.s dans des pays à revenu élevé comme le Canada, et beaucoup tentent de survivre avec moins de 2,15 dollars par jour. Il s'agit là d'une pauvreté extrême, et il est à la fois juste et intelligent d'aider les habitants des pays à revenu faible ou intermédiaire à éduquer leurs enfants, à nourrir leurs familles et à soigner leurs malades. En veillant à ce que chacun.ne, partout, ait la possibilité de prospérer, on prévient les épidémies, on crée des marchés et des communautés durables et on contribue à désamorcer les crises, comme les conflits armés, avant qu'elles ne se déclenchent.
Et comme nous l'avons appris pendant la pandémie, notre planète est profondément interconnectée. De nombreux problèmes mondiaux, tels que le changement climatique, les maladies infectieuses et l'instabilité économique, ont ou auront un impact sur le Canada et sur la prospérité, la santé et la sécurité des Canadiens.
Pour résoudre les grands problèmes actuels, les pays du monde entier doivent travailler ensemble. En contribuant au développement international et aux efforts humanitaires, le Canada répond non seulement à son devoir moral d'aider les personnes dans le besoin, mais il contribue également à construire un monde plus stable et plus prospère.
Depuis 1970, l'objectif de part équitable des Nations unies fixé sous la direction du Canada est que les pays développés à revenu élevé consacrent 0,7 % de leur revenu national brut (RNB) à l'aide au développement (dépenses d'aide mondiale). Les pays qui ont atteint ou dépassé l'objectif de 0,7 % du RNB en 2022 sont le Luxembourg, la Suède et l'Allemagne, avec respectivement 1 %, 0,9 % et 0,83 % de leur RNB consacré à l'aide. Le Canada, quant à lui, ne contribue qu'à hauteur de 0,37 %, soit seulement 37 cents pour chaque tranche de 100 dollars gagnés par les Canadiens, ce qui est loin d'être notre part équitable. Nous savons également que dans son dernier budget, le gouvernement du Canada a réduit les dépenses d'aide de 15 %.
L'aide ne représente que 2 % des dépenses fédérales totales. En 2022, 40% of this aid a été utilisée pour soutenir l'Ukraine, laissant une part décroissante pour aider d'autres pays vulnérables - même pas assez pour couvrir l'inflation.
La stagnation de nos investissements en matière d'aide intervient à un moment où les besoins mondiaux sont plus importants que jamais. Nous sommes sur la voie d'atteindre seulement 15 % des 140 objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies pour lesquels il existe des données, avec une régression ou aucun progrès pour environ 30 % des objectifs. Et, fait alarmant, le COVID-19 a fait basculer 70 millions de personnes dans l'extrême pauvreté en 2020 et, si rien n'est fait, 575 millions de personnes vivront dans l'extrême pauvreté d'ici à 2030.
Le moment est venu de multiplier nos investissements en faveur des personnes qui en ont le plus besoin, notamment l'Afrique subsaharienne, qui a vu les flux d'aide diminuer de plus de 7 % en 2022, bien qu'il s'agisse de la région où réside la grande majorité des personnes vivant dans la pauvreté dans le monde.
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